Qu’est-ce que la Médiation Animale ?

L’origine de la médiation par l’animal
Les premières traces écrites sont apparues au XVIIIe siècle. L’Anglais William Tuke (1732-1822), fonde l’Institut « York Retreat » en 1796 » après avoir été outré des conditions de vie des personnes dites “malades mentales” dans un “asile d’aliénés” de la ville d’York dans le nord de l’Angleterre.
Ensuite, à la fin du XIXe siècle, l’infirmière Britannique Florence Nightingale (1820-1910), fondatrice des techniques infirmières modernes, est l’une des pionnières dans l’emploi d’animaux pour renforcer la qualité de vie des patients.
Il nous faut attendre les années 60 pour voir apparaître les premiers écrits faits sur la zoothérapie, par un des “pères fondateurs” Boris Levinson (1907-1984).
Celui-ci, pédopsychiatre américain, accompagné de Jingles son chien, fut le premier à parler du rôle de catalyseur social que peut jouer l’animal envers l’humain.
En France, c’est dans les années 70 que le Docteur Ange Condoret, vétérinaire, initie les premières recherches sur la présence bienfaitrice et motivationnelle des animaux auprès des enfants. Il crée l’Association Française d’Information et de Recherche sur l’Animal de Compagnie en 1977.
Au cours des 50 dernières années, la Médiation Animale (terme alternatif au terme zoothérapie) s’est développée à travers les pays tant dans la recherche que du côté des praticiens.
Pour preuve, l’International Association of Human – Animal Interactions Organizations est née en 1992 de la volonté d’organisations nationales traitant de la relation entre l’homme et l’animal de donner un cadre plus formel aux différents rendez-vous internationaux qui les rassemblaient depuis 1977, avec aussi pour objectif d’apporter une contribution majeure et leader au niveau international pour la compréhension de la relation entre l’homme et l’animal (HAI).
Une définition de la Médiation Animale
Le terme de médiation animale, qui fait aujourd’hui consensus en France, a été élaboré à la suite d’une initiative de la Fondation A et P SOMMER en 2008. Cette dernière a financé un groupe de travail composé d’experts de terrain et de chercheurs qui ont eu pour objectif de trouver une définition neutre et inclusive pour désigner les pratiques associant les animaux aux démarches d’aide aux personnes :
« La Médiation Animale est la recherche d’interactions positives issues de la mise en relation intentionnelle de l’Homme et de l’Animal dans les domaines éducatifs, sociaux, thérapeutiques ou de la recherche. »
La vision de la Médiation Animale défendue par Des Museaux Pour des Maux
La définition élaborée par l’association Résilienfance, en 2014 vient préciser certains éléments qui nous paraissent fondamentaux dans notre approche de la Médiation Animale :
« La médiation animale est une relation d’aide à visée préventive ou thérapeutique dans laquelle un professionnel qualifié, également concerné par les humains et les animaux, introduit un animal d’accordage auprès d’un bénéficiaire. Cette relation, au moins triangulaire, vise la compréhension et la recherche des interactions accordées dans un cadre défini au sein d’un projet. La médiation animale est donc un domaine en soi, celui des interactions Homme-Animal, au bénéfice des deux (chacun apporte ses ressources à l’autre). »
Résilienfance et al. 18 octobre 2014.
“Médiation Animale : une nouvelle définition par Résilienfance et al.”
Notre posture et nos engagements
Selon nous, la Médiation Animale se situe dans un espace de relation réciproque et de recherche de bénéfices qui présupposent que le bénéficiaire et l’Animal viennent trouver un intérêt et du plaisir à cette mise en relation.
Lors de ces séances de Médiation Animale, nous nous engageons dans un prendre soin de l’Autre, dans une aventure relationnelle qui demande un environnement adapté (lieu fermé et sécurisé), un groupe restreint (afin que nous puissions être disponible pour chacun et être à son écoute) et qui demande une concertation préalable avec le référent du projet.
Le ou la bénéficiaire a été orienté(e) par la famille, l’équipe soignante et / ou éducative qui a estimé que la Médiation Animale pouvait être un média pertinent pour ce dernier.
Les effets recherchés ne sont pas de type occupationnel mais bien de type social, éducatif, pédagogique ou thérapeutique : Par le biais de l’animal qui se veut motivationnel, nous recherchons une mise en mouvement psychique, cognitive, sensori motrice, communicationnelle et relationnelle de chacun des participants.
Au fil des séances, la connaissance des participants nous permet à nous intervenantes d’ajuster la séance de Médiation Animale dans ses objectifs (cognitifs, sensori-moteurs, sensoriels, moteurs..), dans le choix de ses partenaires animaliers et de ses supports matériels.
Se rencontrer à travers l’Animal
Les séances individuelles ou en groupe restreint permet que chacun soit acteur de la séance, puisse profiter du contact qu’il souhaite avec l’Animal. Nous ne contraignons ni les personne ni l’Animal à la rencontre.
C’est bien cette spontanéité et cette rencontre volontaire et dans le temps qui fait la richesse de la Médiation Animale. La dimension émotionnelle et affective étant essentielle, les séances de MA s’orientent autour de la création d’une ambiance émotionnelle paisible et sécurisée qui peut participer à l’évocation et le partage de souvenirs ou de moments de sa vie, à une rencontre sensori-affective dans l’ici et maintenant, à une stimulation sensorielle, à un apaisement et un bien être au contact de l’Animal, à une motivation à se dépasser…
La médiation animale s’adresse à tous. Elle peut aider à se construire, grandir ou mieux vieillir. C’est par ce travail interdisciplinaire de proximité et notre capacité à réajuster les modalités de nos séances de Médiation animale que nous pouvons ancrer nos objectifs, qu’ils soient éducatifs, sociaux, pédagogiques ou thérapeutiques dans un cadre qui, s’il se veut au premier abord ludique, a bien pour objectif de travailler sur soi. Par le biais de cette rencontre inter-spécifique, nous travaillons sur la rencontre à soi, la rencontre à l’Autre et la découverte ou la redécouverte de ses propres ressources et compétences